Il s'arrêta. Un instant perdu dans l'obscurité du chemin de ses pensées vers la lumière...
- Le Vide?
L'interrogation remit ses pensées sur leurs fils... La toile de leur fils... Il se tourna vers le jeune homme assis en face de lui...
- Oui le Vide... L'Infini et le Vide forment les limites continues de notre sphère de cognition... Comme l'Harmonie et le Chaos celles de nos sensations... Continues...
Il appuya le mot.
- Continues... Autrement dit on ne peut penser l'une sans l'autre, on ne peut opposer l'une à l'autre... Elles sont "une"... Elles sont les limites de notre perception de la relativité absolue de toute chose...
Il sourit.
- Voilà. Ca c'est pour ce qui, peut-être restera... Maintenant pour ce qui est du language de notre temps, tout ceci veut dire qu'on ne peut rien opposer à rien... Que chaque chose est en soi et que la seule manière de la percevoir c'est de comprendre son existence dans le flux de l'existence...
Il souffla, et la réalité de la vacuité possible de son language obscurcit son regard. Il baissa la tête, ferma les yeux, leva la main pour s'aider de gestes imperceptibles, et reformula, pour eux...
- Ce que je veux dire, c'est que tant que nous n'accepterons pas tout ce que l'on vit, la souffrance, la douleur, l'injustice et le bonheur.. Et surtout tant que nous n'accepterons pas l'autre, tel qu'il est... Accepter l'autre sans chercher à le comprendre, à le connaître de notre point de vue, mais plutôt apprendre à l'écouter et à lui parler... Apprendre à trouver un language commun... Et ensuite un but commun... Tant que nous n'arriverons pas à ne plus vivre que comme ça, nous resterons dans l'obscurité... Nous continuerons à nous battre en permanence les uns contre les autres... A dépenser une gigantesque partie de l'énergie phénoménale que nous possédons à nous battre les uns contre les autres...
Il rouvrit les yeux, les embrassa tous du regard, et sourit...
- Maintenant, dites-moi quels sont les obstacles à notre accomplissement que vous vivez chacun, personnellement...
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