Quelle différence y a t-il entre Klapish et Audiard? Cédric Klapish et Jacques Audiard?
Peut-être la différence qu'il y a entre l'expression et l'art.
Qu'est-ce qui fait que "sur mes lèvres" de Jacques Audiard soit un ton... plusieurs tons au dessus (au niveau de l'expression artistique, entendons-nous bien) de "ni pour ni contre" de Cédric Klapish?
(en fait je viens de regarder "ni pour ni contre"...)
Les deux films sont éminemment comparables... Films noirs, films de voyous, un personnage de femme qui se dévoie et dévoile la brutalité crue de sa force obscure (entre parenthèses Marie Gillain et Emmanuelle Devos sont grandioses... Emmanuelle Devos est juste servie par une oeuvre plus grande...).
Et les deux films sont des oeuvres honnètes et vraies. Suffisamment pour Klapish, et absolument pour Audiard.
Mais...
Mais l'art c'est peut-être la rupture, le décalage et l'exploration de l'expression de ces derniers... Et Là où Klapish se regarde un petit peu trop en surface, Audiard creuse et ramène une vision des profondeurs de son esprit.
Klapish raconte et analyse, intellectualise... Audiard prend le risque de s'exposer crument, de déranger... Audiard ne pense pas, il exprime (Pourrait-il parler de son film avec recul, "pépère", tranquillement, comme le fait Klapish... Je ne crois pas... Mais j'aimerais bien savoir...).
Et "sur mes lèvres" est, à mon sens, un film déja culte, culte par essence et par existence, inaltérable...
Le cadrage décalé, le traitement de la lumière et de l'ombre, la profondeur du traitement des personnages... Et puis Vincent Cassel et Emmanuelle Devos... Vincent Cassel... Unique... Fabuleux... Un autre article...
Voilà. D'art véritable. Puissant, sans compromission, et encore bien au-delà, primitif, animal et viscéral...
Amoureux d'art et de cinéma : Jetez-vous sur "sur mes lèvres"...
1 commentaire:
oui...
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