Le Journalisme Conscient

Le rôle canonique du journaliste est d'informer, de faire passer l'information, d'apporter l'information à celles et ceux qui ne l'ont pas...

(src: flickr.com/thriftylook)

La routine rédactionnelle

Parler au quotidien de tous les dysfonctionnements et des crises politiques/économiques/structurelles (graves ou pas) qui peuvent exister dans les pays africains où ils/elles se produisent alors que tout le monde le sait, alors que tous ceux qui lisent/écoutent/regardent les informations les connaissent, sont au courant n'est plus de l'information: c'est de la routine rédactionnelle.

Par contre faire par exemple  des chroniques hebdomadaires qui résument objectivement et systématiquement les reculs et les avancées de toutes ces situations, serait de l'information, et donc du journalisme.

Systématiquement voulant dire prendre tous les pays en situations fluctuantes, et faire un bilan objectif, quantifié et chiffré de la situation, avec un comparatif sur les périodes précédentes: semaine toutes les semaines, mois tous les mois, idem pour année et décade.

Le journaliste conscient

(src: africa4green.com)
L'Afrique est en crise évolutive. Et donc elle a besoin de toutes les formes de travail qui vont dans le sens de l'évolution positive.

Aujourd'hui plus de 50%* de la population africaine est sous-informée. Plus de 50% de la population africaine ne connaît pas ses droits, les opportunités auxquelles elle a accès, les principes de fonctionnement des systèmes en place, qu'ils soient politiques ou économiques, et plus... donc plus de 50% de la population africaine ne connaît pas le rôle qu'elle à a jouer dans sa propre évolution et celle de son continent.

Le journaliste africain conscient, qui travaille pour l'évolution de son continent est préoccupé par cette situation, et s'organise pour agir.

Par exemple:

Il écrit dans sa langue maternelle des articles expliquant:
  • Les enjeux réels des événements politiques et le rôle de chaque individu dans la marche de ces événements
  • Les enjeux réels des décisions économiques et structurelles, les opportunités qu'elles apportent et comment en bénéficier
  • Des chroniques sur les systèmes en place, leur évolution, leur fonctionnement et le rôle qu'ont joué ou non les populations à les amener à ce qu'ils sont
  • ...
Il publie ces articles et chroniques dans des revues et journaux locaux qu'il crée lui-même, si nécessaire, et en s'assurant de la distribution de ces revues au plus grand nombre, partout, en mettant en place un réseau de distribution/vente couvrant aussi systématiquement que possible toute la région correspondante...

Et ce ne sont que quelques exemples possibles, pour le journaliste de presse écrite...

Donc le journaliste africain conscient est aussi un entrepreneur intelligent qui sait qu'il y a pour lui un marché de dizaine de milliers de lecteurs/auditeurs/téléspectateurs quasi vierge à prendre, avec tous les bénéfices conséquents que ça représente, au delà du travail conscient, éthique et responsable...


Mais bien sûr, tout ceci demande un état d'esprit différent, un changement de paradigme de pensée
qui amènerait à considérer comme progressif, ici, le fait de retourner travailler au village...

(src: pixabay.com/abundance)
Et oui, bien sûr, cet état d'esprit différent, ce changement de paradigme de pensée est difficile, mais pour le journaliste africain conscient qui a le courage de le faire, de l'appliquer et de travailler dans ce sens, c'est un changement qui implique des bénéfices que ne peuvent lui apporter la routine rédactionnelle passive, statique, voire régressive.

Et surtout, et enfin: c'est un changement qui implique des bénéfices matériels et humains incommensurables.


* estimation légère basée sur le taux de pénétration d'un média comme Internet qui représente aujourd'hui l’accès à la connaissance, et sur le taux d'alphabétisation...

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